Vidoc

21/03/2020
Vidoc se marre doucement, il sait bien qu'il n'y en a plus pour très longtemps.
L'humanité a toujours eu le goût des catastrophes et c'est sûrement son besoin congénital de se lamenter qui lui a fait inventer des dieux capables de le rassurer. Vidoc se moque de cette croyance en un "après", forcément meilleur que cette existence terrestre aussi vaine qu'insipide.

Aujourd'hui, il voit les hommes se terrer dans leurs tanières, gantés, masqués, incapables d'entrevoir l'inéluctable.

C'est sa nature simiesque, il veut continuer de croire que le temps effacera tous les maux et que demain il fera beau. Ce colosse aux pieds d'argiles peine à imaginer qu'il ne représente que 0,01% du vivant, alors, il se console comme il peut. Il a même conçu une théorie pour justifier son évolution: "le gros mange le petit", répète-t-il à l'envi. Il assure que c'est la loi de la Nature mais que sait il de la nature, lui qui s'en est si vite émancipé ?

Vidoc les trouve bien pathétiques à faire la queue devant les supermarchés, à se ruer en masse sur les derniers rouleaux de PQ et, bientôt, à se battre pour un os de poulet ou la dernière pomme à l'étalage. Vidoc sait, depuis la nuit des temps, qu'en réalité, c'est le petit qui bouffe les grands. Les moisissures, les champignons, les bactéries étaient là bien avant le premier sapiens.

Vidoc n'est qu'un minuscule microbe, un simple virus, mais il a bon appétit. Il n'en fera qu'une bouchée.

Et puis, Vidoc n'aime plus cet anagramme débile dont on l'affuble, il veut qu'on l'appelle Covid, merde !

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